top of page

le poulet au riesling

poulet riesling.jpg

Le poulet au riesling est un grand classique de la cuisine française bourgeoise, et plus précisément alsacienne, étant donné le dicton de ces terres bénies : en France, c’est bon, mais c’est pas beaucoup ; en Allemagne, c’est beaucoup, mais c’est pas bon ; en Alsace, c’est beaucoup et c’est bon ! 

Allez hop là Lisel !

Alors... on commence avec un beau poulet ; de grain  et bio, c’est certes plus cher qu’«utilité» mais le goût est incomparable, il y a beaucoup moins de perte en gras inintéressant, et vous ne mangerez pas autant d’hormones que de poulet — sans, en plus, savoir avec quoi le poulet a été, lui, nourri... 

Donc, le poulet, on le découpe : deux cuisses, deux poitrines... Ou, alors, on y va carrément avec des cuisses sans peau, selon le nombre de convives que l’on envisage, plus 1 ou 2 pour la lucket/ou le lendemain ...

On fait bien dorer les morceaux de poulet de tous les côtés dans l’huile végétale et un peu de beurre — et de sel, et de poivre. Les poêles anti-adhésives sont une géniale invention, mais pas pour CE genre de... dorure. Si vous en avez une autre, préférez-la.

Puis, on réserve le poulet dans une assiette pendant que, dans la même poêle, on fait revenir 2 ou 4 (selon leur taille) belles échalotes grises — dites françaises en Neuve France — ainsi qu’une bonne livre de champignons de Paris — blancs ou cremini — nettoyés et coupés en... 2 ou 3, s’ils sont vraiment gros. Sinon, intacts. Quand tout cela est bien doré, et avant que ça crame, on ajoute un peu de sel et de poivre si on le sent, ainsi qu’une belle gousse d’ail dodu, qu’on aura préalablement dégermée et haché finement.

Et, là, on déglaceavec un dé à coudre de cognac, de brandy, d’armagnac ou de marc de gewurztraminer  — quoique, dans ce dernier cas, je conseille de le boire plutôt que de le cuisiner... 

Comme disait l’autre : je cuisine toujours avec du marc de gewurztraminer. Il m’arrive même parfois d’en mettre dans la recette.

J’ai dit un dé à coudre. Bon. Un dé à coudre... euh... pour gros doigt. Disons : un quart de tasse ? 

Et... si vous vous sentez d’équerre pour flamber la chose, allézi ! Mais cherchez ailleurs la technique idoine, en attendant de la retrouver sur ce site...

J’ai oublié : vous aurez, au début de cette recette, ouvert votre four à 350 F — un peu moins de 200 C. 

À ce moment, vous mettez le poulet dans un récipient allant au four, avec les échalotes, les champignons, le jus de cuisson + une tasse de bouillon de poulet, et une tasse de riesling, splendide vin d’Alsace. 

Vous n’avez pas de riesling mais du pinot gris, du sauvignon, du gros manseng, du chardonnay ou du rueda d’Estramadure ? Pas grave. Mais, alors, appelez plutôt ce plat poulet au pinot gris, au sauvignon, au gros manseng, au chardonnay ou au rueda d’Estramadure. Cool ? Ce sera vraiment super bon aussi, je vous le promets ! 

Vous couvrez le plat, et vous laissez tout cela alchimiser au four pendant une heure, une heure et quart.

Pendant ce temps, vous aurez mélangé une 7,5/12ede tasse (vous avez compris, c’pas ?!) de crème à cuisson (35%), un jaune d’œuf et un peu de farine ou de fécule de maïs (disons, une c. à soupe).

Une fois le poulet cuit, on le retire et on le garde au chaud [par exemple, en le couvrant d’une pellicule de papier d’alu, au four fermé mais encore chaud]. 

Puis on amène le jus de cuisson à ébullition en le laissant réduire d’une bonne moitié, avant de lui ajouter, une fois le feu baissé et ramené à doux, le mélange crème-œuf-farine. On touille doucement, jusqu’à ce que le mélange soit onctueux à son goût. 

Et, parlant de goût, on... goûte ! trop de sel ? Hmmm... un peu tard... Meilleure chance la prochaine fois... (Mais rajoutez peut-être, s’il vous en reste, un peu de crème.) Pas assez ? Là, c’est le dilemme cornélien : soit vous laissez vos convives ajuter la chose, soit... vous décidez à leur place ! Mais, quoi qu’il en soit de cela, personne ne vous reprochera de saupoudrer votre poulet de persil haché menu — à moins que, pour le faire, vous attendiez que les assiettes soient dressées.

Si vous avez fait tout cela quelques heures avant que vos invités n’arrivent, remettez déjà votre poulet dans la sauce. Vous le ferez réchauffer doucement au moment de servir. Et ça vous permettra de discuter avec vos hôtes des dernières imbécillités du président des États-Unis ou du dernier spectacle de Robert Lepage. Selon.

Et... avec quoi on dresse cela ? Eh bien, en Alsace, avec — et sur — des spätzle. Une voix dans la salle : what the... ???Je reviendrai avec une recette, sous peu. On en trouve parfois même dans quelques épiceries. Ça ressemble à des nouilles un peu grosses, pour ne pas dire un peu grossières. Mais, à défaut de spätzle, de belles grosses nouilles plates seront tout sauf... plates avec un tel plat 

— que l’on ne fait pas... tous les jours, on s’entend bien, mais que, une fois, dans sa vie, un dimanche moche et froid du mois de novembre, quand on a besoin de partager un peu de réconfort pour l’âme avec quelqu’un de cher et de précieux, mon Dieu...

 

 

         

 

 

bottom of page