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POMMES DE TERRE À L’HUILE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous le dis sans fard et tout de go: quand je me sens déprimé, caduc, hagard, l’œil vitreux, la lippe molle, le cheveux terne et, de manière générale, l’air d’un personnage sorti tout droit de Gogol, je me fais des pommes à l’huile — et c’est, je vous assure, bien plus efficace que le prozac.

Les «pommes à l’huile» c’est, disons, la version bistro parisien de la salade de pommes de terre germanique (Kartoffelnzalat). Ce n’est pas «meilleur», das ist nur... anderes — nein, nein! bas meilleur, chuste divérent!

Vous aurez compris qu’il faut commencer par aligner sur votre comptoir un certain nombre de belles pommes de terre... Combien? Bof... Ça dépend toujours pour combien de personnes et pour quel appétit. Mais je vous préviens: c’est tellement bon que vous aurez sans doute tendance à en manger plus que votre quantité habituelle de pommes de terre. Et puis, ça se conserve au frigo pour le lendemain, s’il vous en reste. Alors, ne vous inquiétez pas trop — et disons au moins une belle grosse pomme de terre par personne, ou, mieux encore, une petite cohorte de beaux grelots moyens.

En général, dans les livres de recettes (français...), on suggère de faire cuire les pommes de terre avec la peau, de les laisser tiédir et de les peler ensuite en les grattant avec un couteau. Masochisme! D’abord, si vous avez des pommes de terre nouvelles, à peau tendre et bien propre, je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait les peler. Mais sinon, je ne vois pas non plus pourquoi on ne pourrait pas les peler AVANT, les couper en rondelles minces et les faire cuire dans une casserole d’eau bouillante salée jusqu’à ce qu’elles soient tendres sans se défaire. C’est évidemment plus rapide que si elles sont entières. Alors, goûtez de temps en temps et ne les laissez pas trop cuire, ce n’est pas une recette de purée...

Pendant que les pommes de terre cuisent — ou avant, bien sûr —, vous aurez préparé la sauce. Vous aurez combiné dans un bol

•    de l’huile d’olive extra vierge (une bonne demi-tasse pour une ou deux personnes, davantage, si vous augmentez la recette)

•    trois ou quatre cuillers à soupe de vin et/ou de vinaigre de vin blanc (c’est un peu plus piquant, si vous préférez).

Fouettez le tout, puis ajoutez

•    deux ou trois échalotes (françaises!) hachées menu

•    une bonne poignée de persil plat (italien) également haché menu, sans les tiges (que vous pouvez par ailleurs conserver pour préparer vos bouillons)

•    si c’est l’été et si vous avez de la ciboulette fraîche sous la main, n’hésitez pas à en hacher une petite poignée

•    une pincée de sel, et quelques tours de moulin à poivre (évitez le poivre déjà moulu: ce n’est pas génial...)

Quand vos pommes de terre son cuites, vous les égouttez, et là, il y a deux possibilités: ou bien vous les laissez tiédir, ou alors — c’est ma recommandation — vous les mettez dans un bol et vous versez immédiatement la sauce dessus. Vous les recouvrez et vous laissez une petite demi-heure aux pommes de terre pour absorber toutes ces sensations nouvelles qui leur étaient jusque là totalement inconnues — et que vos convives sont à la veille de découvrir eux-mêmes pour la première fois, peut-être (à moins que, en en ayant déjà fait l’expérience chez vous, ils aient signé une pétition pour que vous leur en reserviez!), la narine frémissante et la mine réjouie.

Les pommes à l’huile tièdes accompagnent traditionnellement les filets de hareng ou les andouillettes, mais nous sommes en démocratie, que diable, et vous les servirez bien avec ce qui vous chante !

N’oubliez surtout pas de prévoir un beau pain — pour terminer la sauce en volupté dans le fond de votre assiette...

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