Nuages — et rédemption...
- Mentana Jones
- Jun 5, 2019
- 3 min read
Updated: Jun 25, 2019
La journée a mal commencé — et je sens que je risque d’utiliser une bonne partie de mon budget de chiâlage du voyage. Mais je ne parle pas de la température. Il faisait, ce matin, presque aussi mauvais qu’à Montréal, mais je ne vais quand même pas reprocher à l’Irlande de ne pas ressembler au Maroc ou à l’Andalousie. Non. Il y a 4 ans, lorsque je suis parti faire mon tour d’Écosse, il y a un gros épais qui s’y trouvait, ce jour-là, pour y acheter le plus vieux club de golf d’Écosse — donc du monde, vu que ce sport y est né. Donald Trump. Et, ce matin, il venait passer la journée en Irlande. Vous ne me direz quand même pas que ça met de bonne humeur. Mais laissons cela...
Le groupe du tour: en tout cas, une chose est certaine, ce n’est pas moi qui fait monter la moyenne d’âge. Do the maths, comme ils disent à Trinity College. 14 personnes, dont deux couples hétéros et chenus + moi, le reste constituant un bon échantillonnage de ce que l’Empire britannique (Angleterre, USA, Australie, Toronto et Hong Kong) a fabriqué comme douairières. L’une avait des chevaux, une autre en conduisait, et quelques-unes, ma foi, leur ressemblent. Mais... je ne veux pas faire d’anthropo-spécisme. Non, c’est plutôt l’atitude de plusieurs qui m’est reste de travers du gorgoton. J’y reviendrai pour illustrer.
Le chauffeur-guide: un ancien sergent de la Garda irlandaise, mais je pense qu’on comprendra mieux si je dis: une «ancienne police», un peu mononque aux entournures, pas exagérément zélé ni allumé, limite sexiste. Décevant contraste par rapport aux trois que j’ai eus en Écosse, pour la même entreprise. Nous sommes passés par Belfast ce matin, au pas de course — si l’on peut direr ça d’un autobus — sans s’arrêter, pour se faire dumper pour deux heures dans le trou de cul de la ville, près des chantiers navals, là où se dresse depuis quelques années une sorte de Disneyland à la mémoire du Titanic, construit ici au temps jadis. À côté: les studios de Games of Thrones. À l’intérieur, ça avait l’air d’un gros cinéplex — sauf qu’au lieu de sentir le popcorn, ça sentait le fish and chips. J’ai évidemment boycotté mais me suis morfondu pendant deux heures, captif.
Belfast... Il faudra évidemment qu’on comprenne que je ne peux en dire que ce qu’une dizaine de minutes à tourner dans ses rues me permet d’en dire décemment — bien peu! Mais je hasarderais: une grande, grande blessure, qui ne saigne plus, mais que l’on gratte encore pour lui éviter de trop cicatriser. Partout, des ... signes: affiches, drapeaux, murales, parfois bilingues, parfois non, mais on sai ttoujours si on est dans une rue catho ou dans un faubourg protestant, et une sorte de mur de la paix — ou de la honte, selon — où les gens vont écrire, au feutre, des mots de Peace — dans toutes les langues du tourisme mondial. J’aurais tellement aimé marcher fût-ce juste une heure dans les rues douloureuses de cette ville, et en amener plus d’images que celles que j’ai pu prendre, quasiment à la sauvette, à travers la vitre du bus...
Je me plains à quelques-unes de mes co-voyageuses. Réponses:
- Ah mais il fallait prendre le temps de manger... (elle avait finit son sandwich dix minutes après notre arrivée...)
- Ah, vous avez raison, mais faut pas le dire.
- Ah, je suis d’accord, mais il faut... go with the flow.
- Ah, moi, je me suis acheté un chapeau de laine à la boutique...
Bon...
Heureusement, la journée s’est un peu mieux terminée — le soleil a même fait une brève apparition, notamment lors de la visite au spectaculaire site de la Chaussée des Géants (Giant’s Causeway — vaut le détour dans Google).

Puis, un très correct B&B avec salle de bain privée dans une petite ville côtière laide, riche et snob (le British Open s’y tiendra les 2 prochaines années), Portrush, où je me suis tapé un gros fish’n chips graisseux à souhait dans un greasy spoon comme le les aime!

Mais on part tôt demain matin, alors... that will be all for tonight, folks!
Quel dommage! Pensez-vous que cet... évitement de Belfast ait été volontaire de la part de la compagnie qui fait le voyage? (Du genre: trop politique, on évite?) Merci, en tout cas, pour votre lecture de la ville, même si rapide et de l'intérieur d'un mini-bus! Ça permet d'imaginer.