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J’ai, avec une vieille amie — c’est notre amitié qui est ancienne, naturellement, pas nous! —, un débat qui dure depuis un moment à propos d’une variété de courges qu’on appelle delicata. Selon certains, c’est celle dont la chair se rapproche le plus du goût de la pomme de terre. D’autres évoqueront la noisette et le beurre. À mon avis, la delicata est plus subtile et... délicate que proprement savoureuse, mais cela fait justement partie du contentieux signalé en ouverture! 

 

Cela étant, la delicata est vraiment excellente, et elle a en outre l’avantage sur les autres courges que sa peau se mange. Donc, pas de gaspillage, surtout si l’on n’a ni canards ni cochons à nourrir... par contre, passé la fin de l'été, elle devient plus difficile à trouver sur les étals que la butternut, la courge poivrée ou la courge spaghetti. Ne pas hésiter, donc, à en profiter pendant qu'on en trouve encore...

 

La courge délicate peut être mangée seule, comme légume d’accompagnement — un peu comme la pomme de terre, donc — quoique elle gagne à être farcie. Il y a d’innombrables manières de le faire — et un certain nombre de la cuire.

 

On peut par exemple la cuire au micro-ondes, plus ou moins 8 minutes (un peu moins si elle est petite), après avoir pratiqué plusieurs trous dedans avec la pointe d’un couteau ou une broche  à brochettes, par exemple, question de laisser sortir l’humidité pendant la cuisson. Puis, une fois qu’elle est tiédie, on la coupe en deux, on enlève les pépins. Elle est alors à peu près cuite. On peut la manger ainsi, à la petite cuillère (c’est plus facile) avec une noix de beurre au centre. Ou, alors, elle est prête à être farcie.

 

On peut aussi la couper en deux crue, retirer les pépins et la cuire au four, avec quelques grains de sel et quelques gouttes d’huile d’olive, à ± 400 F (200 C) jusqu’à ce que sa chair soit tendre, c’est-à-dire pendant une petite demi-heure. Avec une telle méthode, il ne sera pas mauvais de couvrir le dessus des demi-courges de pellicule d'aluminium, à la fois pour éviter que ça brûle et pour faciliter la cuisson.

 

On voit également des recettes de cuisson à la vapeur. Je n’ai pas testé la chose, mais ça devrait également aller.

 

Et pour la farce? Eh bien... ici, seule l’imagination (avec un petit peu d’aide de Google, le cas échéant) servira de Virgile ou de Béatrice... C’est évidemment une excellente occasion de penser à des farces végétariennes. Mais on trouve aussi des recettes à base de viande — de lardons, notamment. Encore une fois, il y a d’innombrables possibilités. On pense bien sûr, comme base, au riz, au quinoa, à l’orzo ou au «petit épeautre», un grain ancien  également appelé «engrain». Regardez aussi les mélanges de grains bio à votre épicerie : ça pourra vous donner des idées... 

 

Une fois qu’on a choisi une base, on la fait cuire selon les indications du fabricant — c’est-à-dire... du paquet ou de la boîte! Et on assemble avec d’autres ingrédients : petits légumes cuits al dente à la vapeur; tomates coupées en petits dés; lardons, champignons revenus au beurre, reste de sauce à la bolonaise... Ma vielle amie dit : «toutes sortes d’affaires»... Cela inclut évidemment aussi l’assaisonnement — et, si on en a sous la main, le persil, voire la coriandre, pour un effet un peu plus exotique. Outre le sel et le poivre, on peut par exemple ajouter, selon ses préférences — en quantité raisonnable! — du sel d’ail ou de céleri ou... toutes sortes d’autres affaires!  

 

On farcit les demi courges et on remet au four : une minute au micro-ondes, quelques-unes au four conventionnel — surtout si on a préparé cette recette à l’avance et, donc, qu’elle a besoin d’être réchauffée. Et — ah, mon Dieu, j’allais oublier...

 

Voici le genre de recette qui devient encore plus sublime si on la recouvre de fromage râpé (mozzarella, par exemple, cheddar frais ou parmesan, au goût) et qu’on fait gratiner quelques minutes au gril du four — en faisant très attention de ne pas carboniser : ce serait vraiment dommage...